EXPOSITION 2005 : JOURNEES du PATRIMOINE

(3ème page : l'Epoque Moderne)

Panneau "EPOQUE MODERNE "

Panneau "REVOLUTION"

 

L’EPOQUE MODERNE
« DE PESTO, FAME, BELLO LIBERA DOMINE »
« de la peste, de la faim, de la guerre délivrez-nous Seigneur »


Dans ce midi languedocien, les guerres de religion sont désastreuses car elles recoupent des conflits d’origine féodale. Le Bas-Languedoc est le théâtre d’épisodes guerriers qui opposent Crussol "le parpaillot", à Joyeuse "le papiste". Ce dernier, en 1562, mit à sac Vias appartenant à Crussol, mais aussi Bessan et Touroulle.

Le XVIIème siècle sera aussi tragique pour les sujets régnicoles du Grand-Roi. En moyenne, les froids intenses dominent. Aux étés humides qui pourrissent les blés succèdent les « Grands Hyvers » comme ceux de 1693-1694 et de 1709, avec leur cortège de famines, de disettes, de maladies et de morts.
Les épidémies, les « pestes », comme ont disait alors, frappent des corps exténués, mal nourris. En ce littoral lagunaire, des bandes sableuses et de « palus », les fièvres y sont intermittentes. Contre ces maux récurrents, l’homme est dépourvu, il ne lui reste plus qu’à fuir.
Vers 1670, le déblaiement des terres marécageuses en vue de la construction du canal du Midi souleva un miasme pestilentiel. Alors que des familles entières furent décimées par l’épidémie, nos Viassois se réfugient à la Gardie.
Il ne manquait que la guerre ou les guerres. Elles sont proches, à la frontière de la Catalogne où l’on se bat de manière récurrente. Vias abritera un temps moult traîneurs de sabre des régiments en route vers les Pyrénées. De la mer peut aussi venir le danger. Le barbaresque d’abord dont une escadre, aperçue au large du Languedoc, sème la panique en 1635 ; l’anglais ensuite, qui échoue en 1710 dans une tentative de débarquement aux environs de Sète. Aussi, pendant ces périodes de troubles, un guet est posté au sommet de Saint Jean-Baptiste, surveillant l’espace maritime.

Cette époque est résolument religieuse. La Contre-Réforme Tridentine est à son apogée. Elle triomphe dans le décor et la pompe baroques des églises et des processions, dans ces confréries de pénitents souvent exubérantes qui exaltent le sentiment tragique de la vie. De ce baroque mais aussi de la Renaissance subsistent aujourd’hui quelques portes inspirées des ouvrages de l’architecte italien Le Serlio venu en France en 1550.

Vint enfin le beau XVIIIème siècle. L’homme y apprit moins à mourir et à mieux vivre. Le canal du Midi, les ports de Sète et d’Agde ne sont pas sans influence sur l’économie viassoise. On y fait toujours de la céréale qui s’exporte vers Provence, Ligurie, Sardaigne, mais aussi du vin et des eaux de vie qui viennent, chargés à Sète sur des bricks et autres goélettes, régaler les gosiers britanniques, bataves ou hanséates.
A la fin du XVIIIème siècle, Vias et ses quelques 1300 habitants campent au cœur d’un terroir agricole où dominent les céréales. L’olivier et la vigne y sont présents, accrochés au coteau de la Gardie, et pour cette dernière, dans la plaine, vers Bessan.
Le village, quant à lui, à l’instar des modes d’habiter caractéristiques des plaines méditerranéennes, vit, groupé sur lui-même, enserré dans les ruines de ses remparts. Il présente tous les attributs d’une petite ville.

* Henri Vittumi, « Vias et les Viassois, de l’époque moderne aux temps contemporains»

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