"A LA DECOUVERTE DU VILLAGE"

Au Moyen-Age

Il y a quelques jours, Monsieur Barnabot, notre maître, nous a emmenés découvrir le passé médiéval de notre village. Nous avions emporté un petit carnet et un crayon afin de prendre des notes et de faire des dessins. De retour en classe, chacun d'entre nous a été chargé de rédiger un petit texte sur un sujet précis. Le maître les a corrigés et les a assemblés pour en faire un seul document que voici.

Au milieu du Moyen-Age, aux XIIIème et XIVème siècles, notre village était entouré par un rempart circulaire. C'était un grand mur très épais de plus de six mètres de hauteur et d'un kilomètre de longueur construit avec des grosses pierres volcaniques pour éviter que les ennemis pénètrent dans le bourg. Il en reste encore une partie visible au nord du village.
Nous nous sommes arrêtés pour le regarder et nous avons vu qu'il y avait une fenêtre avec des barreaux en fer forgé et d'autres ouvertures plus étroites qui ressemblaient à des meurtrières. Beaucoup de pierres portent des dessins (des croix, des lettres T et des lettres L). Ce sont les signatures que faisaient les tailleurs de pierres afin de savoir combien de pierres ils avaient taillés et la somme d'argent qu'ils allaient gagner par leur travail.

Au pied du rempart, à l'extérieur du village, il y avait un fossé de 20 mètres de large environ, c'était un moyen supplémentaire pour se défendre mais les gens s'en servaient aussi pour jeter leurs ordures. Si on creusait au pied du rempart, sur l'emplacement du fossé, on retrouverait beaucoup de morceaux de céramique.
Les habitants du village jetaient aussi leurs ordures dans les jardins et dans les rues qui n'étaient pas goudronnées comme aujourd'hui. Quand il pleuvait, les gens marchaient dans la boue et sur les déchets qui jonchaient le sol.
D'ailleurs, quand la Mairie a fait refaire la place du village, le maître en a profité pour faire des recherches et il a trouvé des morceaux de poteries du Moyen-Age, des os et des dents de sanglier, de porc, de mouton et de boeuf et des coquillages que les gens avaient jetés à cette époque.

Pour pouvoir entrer dans le village, le rempart était percé de quatre portes placées aux quatre points cardinaux. La porte située au Nord existe encore et s'appelle la porte de Saint Thibéry parce que le village de Saint Thibéry est au Nord de Vias. Elle était formée de 2 énormes piliers que l'on peut encore admirer. Il devait y avoir aussi un gros portail en bois.
On suppose que la porte située au Sud s'appelait la porte du Midi et la porte située à l'Ouest, la porte Saint Jean parce qu'elle est proche de l'église Saint Jean.
La quatrième porte qui était à l'Est s'appelait porte Notre Dame.
Nous avons trouvé ces noms sur un vieux plan du village qui date de Napoléon 1er.

Sur la pelouse, qui est au bord de la porte de Saint Thibéry, nous avons vu une mesure à grain médiévale. Les marchands de blé l'utilisaient pour mesurer le grain qu'ils allaient vendre à leurs clients. Autrefois, elle était en bois mais sa mesure était fausse, les marchands volaient leurs clients et comme il y avait des disputes, les consuls (le conseil municipal de l'époque) ont décidé d'en faire tailler trois dans la pierre volcanique.

En quittant la porte de Saint Thibéry, nous sommes passés devant une belle maison qui est maintenant un hôtel-restaurant.
Au Moyen-Age, les évêques d'Agde l'avait faite bâtir pour venir s'y reposer.
Cette maison possède une tour avec un escalier en colimaçon et des grandes fenêtres en pierre qu'on appelle des fenêtres à meneaux. Au-dessus d'une porte, il y a un écusson gravé dans la pierre avec l'inscription P.I. et le dessin d'une croix.
Dans la grande salle, on peut voir une très grande cheminée où on peut même se tenir debout à l'intérieur.

Au centre du village, au XIIème siècle, il y avait un petit château fort et une fontaine. Le château fort est démoli mais il en reste un grand morceau de mur d'un mètre d'épaisseur (dans la ruelle reliant la rue Marres et la rue de la République). La fontaine existe toujours mais elle a été modifiée au XIXème siècle. L'eau arrivait par un aqueduc souterrain qui venait de la Gardie. Autrefois, comme il n'y avait pas d'eau dans les maisons, les gens allaient tous la chercher à la fontaine. Elle était utilisée pour la toilette mais elle était aussi bonne à boire car elle n'était pas polluée. L'eau sale était jetée dans les rues ou dans les fossés.

Pas très loin de là, dans la rue du presbytère (rue Bossuet), sur la façade d'une maison, nous avons vu une tête d'homme sculptée dans un bloc de pierre volcanique ; cette sculpture de style naïf a dû être placée là au Moyen-Age pour décorer.

Nous avons fait le tour de l'église qui date de la fin du XIVème siècle, elle a été construite au bord du rempart et les deux tours qui se trouvent sur la façade ouest servaient à des guetteurs pour surveiller les environs au cas où les ennemis auraient attaqué le village.
Elle est tout en pierre volcanique qui provient peut-être du volcan de Roque-Haute.
Sur certaines pierres, nous avons vu aussi des belles marques faites par les tailleurs de pierres. Ce sont des losanges avec des croix. Sur un pilier, le dessin d'une belle croix a été fait par quelqu'un qui voulait s'amuser. Tout autour du clocher et au sommet des murs de l'église, il y a des gargouilles : ce sont des sortes de gouttières qui ont la forme d'un animal ou d'un monstre avec la gueule ouverte. Elles permettent d'éviter que l'eau de pluie ruisselle sur les murs et abîme les pierres. Mais en temps de guerre, on y versait de l'huile bouillante ou de la poix fondue pour se défendre.
Notre église est de style gothique car les voûtes des portes et des fenêtres sont ovales et pointues. Elle a remplacé une petite église romane qui devait exister à cet emplacement au début du Moyen-Age (Xème-XIème siècle).

Dans le jardin public qui est derrière l'église, des employés municipaux ont déterré des ossements humains en voulant planter un arbre. Cela prouve qu'au Moyen-Age, le cimetière était autour de l'église. D'ailleurs, quand il a été supprimé au XIXème siècle, un sarcophage et une plaque tombale en pierre calcaire y ont été découverts et sont conservés maintenant sur la pelouse au pied du rempart.
Au Moyen-Age, les gens riches se faisaient enterrer dans des sarcophages. C'était des blocs de calcaire creusés par des artisans avec un burin et un marteau ; cela coûtait très cher. Ils se faisaient aussi tailler des pierres tombales avec leurs noms gravés dessus. Ces grandes dalles étaient posées sur le sol au-dessus du mort.
Plus pauvres, les paysans se faisaient enterrer directement dans le sol.
Nous sommes passés près de la Place de la Glacière.
Une glacière était une grande cuve profonde qui ressemblait à un puits (sans eau) où on conservait la glace au Moyen-Age.
Pendant l'hiver, des hommes allaient chercher des blocs de glace au "Mont Aigoual". Ils les entouraient de paille pour retarder la fonte ; arrivés au village, ils les vendaient aux villageois, car il n'y avait pas d'électricité ni de réfrigérateur; les blocs restants étaient entreposés dans la glacière.

Nous nous sommes arrêtés près de la fontaine et là sous la salle Yvon Vieu, Monsieur Barnabot nous a montré son local. C'est là qu'il entrepose toutes ses découvertes qui datent de l'époque préhistorique jusqu'au XVIIème siècle. On y a vu de magnifiques morceaux d'amphores, des morceaux de céramiques, des objets métalliques très anciens, des meules et des pierres qui écrasaient les grains et d'autres pierres de toutes sortes, des ossements et des dents d'animaux qui reposaient dans un carton. Ne vous inquiétez pas, Monsieur Barnabot n'est pas un braconnier de l'histoire mais un inlassable prospecteur à la recherche des vestiges du temps passé.
Malheureusement, ce local est trop petit et sombre ; il manque d'air et d'eau. Monsieur Barnabot aimerait bien y faire travailler quelques élèves pour préparer des expositions mais cela est impossible dans ces conditions. Toute la classe du CM1 le soutient et espère qu'il aura un jour un plus grand local et qu'il pourra faire des expositions dans des vitrines.

Texte rédigé en 1998 par les élèves de la classe du CM1 de M. BARNABOT qui était alors instituteur à l'école Jean Moulin de VIAS
 
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